Baisse des dépassements d’honoraires ? Fadaises !

La lutte contre les dépassements d’honoraires excessifs est
une priorité de la politique d’accès aux soins du gouvernement. Selon les
données publiées par 60 millions de consommateurs et le collectif
interassociatif de la santé (Ciss), ces dépassements ont représenté l’année
dernière 68,7 millions d’euros, contre 69,1 millions en 2012 et 70 millions en
2011. Un montant en légère très légère baisse restant loin derrière les 750
millions d’euros de dépassements pratiqués dans les cliniques privées pour la
même période. Mais si cette pratique à l’hôpital demeure marginale par rapport
aux 2,7 milliards d’euros de dépassements facturés en 2013, tous secteurs
confondus (2,5 % du total), elle s’explique par le nombre peu élevé de médecins
hospitaliers autorisés à pratiquer une activité libérale à l’hôpital public sur
une partie de leur temps d’exercice salarié. Sur un total de plus de 40 000
praticiens hospitaliers, seuls 4 889 ont exercé une activité en secteur
libéral, l’année dernière, et parmi eux, seulement 2 107 (soit 43 %) étaient
installés en secteur 2 et à ce titre autorisés à facturer des dépassements
d’honoraires. Même si cette pratique reste limitée à l’hôpital, les tarifs
pratiqués par ces mandarins peuvent être conséquents
. En 2013, le montant moyen
de dépassement par praticien hospitalier en secteur 2 s’est élevé à 33 000 €.
Les pratiques varient selon les spécialités, les chirurgiens comptabilisant
près de la moitié de ces dépassements, et les régions (53 000 euros par
praticien en Ile-de-France). Ces chiffres ne constituent que des moyennes. Les
montants facturés aux patients peuvent atteindre des sommes bien plus élevées. Selon
le rapport Laurent sur l’activité libérale des PH, remis en mars 2013 à Marisol
Touraine, les très gros excès sont rares, mais ils correspondent à des
honoraires supérieurs à 300 000 euros. Une trentaine de praticiens sont
concernés. Quelques-uns des champions du dépassement se montrent toutefois un
peu moins gourmands depuis un an ou deux, sous l’effet de la pression des
caisses et du fort écho médiatique. Mais ce n’est pas le cas du frère de la
ministre
qui continue à exiger 150 € par consultation ! Pour ne pas avoir de surprises ou choisir son médecin en fonction de ses honoraires, il n’y a que LBCS…

VOIR L’ETUDE DU CISS