Vous voulez un arrêt de travail? Négociez !

Selon l’assurance maladie, environ 10 % des arrêts de travail sont jugés
abusifs le jour où on les contrôle.
Un grand nombre de managers ou de
responsables des ressources humaines ont l’impression que les arrêts de
complaisance sont l’une des causes de l’absentéisme en France. Les médecins
sont-ils donc incompétents ou complaisants ? 

C’est plus compliqué ! 

Une récente étude ( »

Une négociation qui ne dit pas son nom. La prescription des arrêts de
travail par les médecin… et certains patients ! ») publiée par la revue Négociations (!) aide à y voir plus clair.

En principe, les consultations médicales ne sont pas des négociations
puisque le médecin se fonde sur son expertise pour établir un diagnostic et
décider de prescrire éventuellement un arrêt de travail. Dans les faits
toutefois, le patient peut exprimer des revendications et le médecin accepter
soit un simple ajustement, soit un diagnostic partagé de la nécessité d’un arrêt et le marchandage de sa durée. La crainte d’une dégradation de la relation
avec son patient peut 
en effet pousser  le professionnel de santé à faire des
concessions au lieu d’imposer son pouvoir de prescription au risque d’aboutir
à des arrêts injustifiés.

Aujourd’hui, le médecin a perdu de son prestige, le degré de connaissance
des patients s’est accru par le biais d’internet et bien souvent le patient
arrive en consultation avec une idée de sa maladie et de la durée de l’arrêt qu’il
lui faudrait.
Ensuite,
Le choix du médecin par
le patient n’est pas anodin. Il y a des différences entre un homme ou une
femme, un jeune médecin ou un senior
. Les femmes médecins seniors donnent
statistiquement plus d’arrêts que la moyenne, tout comme les médecins
généralistes, vis-à-vis des malades hommes…
Il y a également l’effet de la
concurrence. Les médecins plus « généreux » sont souvent  en début de carrière, en phase de
constitution de clientèle. Parmi les généreux, on trouve également les médecins
des régions surdotées démographiquement
, qui redoutent de voir leur patient
déçu partir chez un confrère.
Le médecin peut avoir plus ou moins d’empathie pour le
patient, ce qui peut aussi dépendre du moment de la journée. Si le malade
arrive en fin de journée où le généraliste a déjà prescrit plusieurs arrêts de
travail, il pourra lui arriver d’être moins « généreux ».
Il y a des médecins soucieux
de l’équilibre des comptes de l’assurance maladie. D’autres sont plus conscients
de l’environnement social du malade.
Dans un cadre de
nomadisme médical, le salarié peut exagérer son stress ou le harcèlement qu’il
subit, et le médecin n’aura pas les moyens de vérifier. Mais il  lui sera plus difficile d’exagérer ses
conditions de travail auprès d’un médecin généraliste qui le suit depuis 10
ans.

Vous n’êtes donc pas dépourvus de leviers pour obtenir l’arrêt que vous
estimez nécessaire. Votre médecin est-il généreux dans ce domaine ?
Notez-le sur le site !

VOIR L’ETUDE