Maternité publique contre laboratoire pharmaceutique privé : qui croire ?

Le laboratoire Marette mis en cause dans l’affaire des
nourrissons morts contaminés a accusé l’hôpital de Chambéry d’avoir utilisé une
poche alimentaire périmée et a dénoncé des « dysfonctionnements
majeurs » dans l’établissement
. La quatrième poche alimentaire, fabriquée
le 28 novembre 2013, aurait été administrée le 15 décembre 2013, alors qu’elle
était périmée depuis trois jours selon son avocat qui n’affirme pour autant pas
qu’il y aurait un lien causal avec les décès. Ces éléments n’avaient pas été
rendus publics alors que la suspension du laboratoire avait été annoncée à
grands renforts de communication ministérielle. Alors que les conditions de
stockage et d’administration des poches pourraient elles aussi être en cause, la
maternité n’a pas été suspendue. On aura dans cette affaire quelque difficulté
à gober l’impartialité ministérielle, tutelle de l’hôpital public et garante de
la sécurité sanitaire. Les scores de cette maternité ne sont pas mauvais mais
ne semblent pas non plus excellents pour une maternité de type 3 : 91/100
en prévention des infections nosocomiales en recul sur les années précédentes,
4 sur 5 en qualité de la prise en charge et surtout une note très moyenne (3/5)
en ce qui concerne la prescription, la dispensation et l’administration des
médicaments
et moyenne pour les moyens mis en œuvre pour s’améliorer à partir
des incidents. Le procureur de la République  a confirmé que la poche dont la date
d’utilisation était passée avait été administrée au nourrisson sauvé in
extremis. Il est également assez troublant que le laboratoire livrât des
hôpitaux dans la France entière alors que pour l’instant les intoxications ne se
soient produites qu’à Chambéry ! Comme quoi il est préférable pour bien
choisir sa maternité à Paris, Lyon, Marseille ou ailleurs d’examiner avec
attention les scores des établissements et de les comparer grâce notamment au
moteur de recherche Les Bons Choix Santé !