Contraception hormonale : de quoi parle-t-on ?

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Contraception hormonale : de quoi parle-t-on ?

 

La contraception regroupe toutes les méthodes réversibles utilisées, permettant d’avoir des relations sexuelles sans risque de grossesse. La contraception permet donc à la population d’avoir des enfants quand elle le désire. La contraception hormonale, dont la pilule est la principale représentante, est la méthode la plus utilisée en France. La première pilule, mise au point par l’Américain Gregory Pincus, a été autorisée aux États-Unis en 1960, mais ce n’est qu’en 1967 que la loi du député Lucien Neuwirth légalise la contraception en France.

Aujourd’hui, la contraception orale est gratuite pour les mineures, ne nécessite aucune autorisation parentale et est délivrée sur prescription médicale. La contraception hormonale est une méthode très efficace si elle est prise régulièrement et sans oubli. Il existe deux types de pilules en fonction de la composition en hormones (œstrogène et progestérone) : les pilules œstroprogestatives et les pilules progestatives (appelées micropilules progestatives).

Le patch contraceptif
est aussi un dispositif hormonal qui se colle sur la peau et contient
une association identique à celle d’une pilule combinée. Le patch est efficace une semaine et il faut coller un patch par semaine, trois semaines sur quatre. Les contre-indications sont les mêmes que celles de la pilule.

Il existe également un anneau contraceptif, à placer dans la cavité vaginale pour trois semaines et à retirer la quatrième semaine.

 

Risques et conséquences de la contraception hormonale ?

La prévention des grossesses non souhaitées et la diminution du nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont des priorités de santé publique. En effet, le nombre d’IVG, de l’ordre de 200 000 IVG/an (Haute Autorité de Santé. Le nombre d’IVG ne diminue quasiment pas depuis les années 1990. Les jeunes femmes sont particulièrement concernées : sur 10 000 grossesses adolescentes (chez les 15-18 ans), 6 000 aboutissent à un avortement. Les campagnes de prévention sont importantes, notamment en milieu scolaire : chaque rapport sexuel doit être protégé avec un préservatif puis, en cas de relation plus sérieuse et après réalisation d’un test de dépistage du VIH (sida), utilisation de la pilule.

 

Quels sont les mécanismes de la contraception hormonale ?

Les pilules contiennent des hormones proches de celles que fabrique naturellement l’organisme. Les pilules œstroprogestatives (dites combinées car elles résultent de l’association d’un œstrogène et d’un progestatif de synthèse) bloquent l’ovulation et épaississent la glaire, empêchant la remontée des spermatozoïdes.

Les micropilules progestatives ou pilules « microdosées » contiennent uniquement des progestatifs à faible dose et sont prises en continu. Elles épaississent aussi la glaire, modifient les muqueuses et certaines bloquent l’ovulation. Elles sont un peu moins efficaces que les pilules œstroprogestatives combinées mais peuvent être utilisées en cas de contre-indication à ces dernières.

 

Comment cela se manifeste-t-il ?

La première prise de la pilule doit commencer le premier jour des règles : il faut prendre un comprimé par jour à la même heure, jusqu’à la fin de la plaquette. Selon la pilule utilisée, il faut attendre le nombre de jours indiqués avant d’entamer la nouvelle plaquette.

La protection reste efficace même pendant la période d’arrêt, durant laquelle les règles surviennent.

En cas de vomissement ou de forte diarrhée, il y a un risque que la pilule n’ait pas été digérée. Il ne faut donc pas hésiter à reprendre un comprimé équivalent sur une plaquette de rechange.


La contraception hormonale
Conseils pratiques

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

Il ne faut pas confondre contraception hormonale et protection contre les infections
sexuellement transmissibles (IST). Les préservatifs, masculins ou
féminins, sont la seule méthode efficace dans la prévention de la
transmission des IST. L’utilisation de spermicides seuls n’est pas non
plus efficace dans la prévention des IST.

La « pilule du lendemain » quant à elle est une méthode de rattrapage, après un rapport sexuel sans contraception ou une mauvaise utilisation des moyens contraceptifs (rupture du préservatif par exemple). La pilule du lendemain
se présente sous la forme d’un comprimé en vente en pharmacie avec ou
sans ordonnance, à prendre le plus rapidement possible après le rapport sexuel non protégé et au plus tard 5 jours après. La pilule du lendemain ne protège pas non plus des IST.

 

À quel moment consulter ?


En cas de rapport sexuel non protégé, il est préférable de consulter un service d’urgences pour envisager une contraception
d’urgence et un traitement préventif des IST (sida notamment). Seuls
les services d’urgence sont habilités à délivrer les traitements
prophylactiques d’urgence pour le sida.

 

Que fait le médecin ?

La première consultation pour une contraception
est fondamentale, notamment pour une adolescente. L’entretien est
confidentiel et il est préférable que l’adolescente soit seule, sans ses
parents. Après un interrogatoire minutieux (antécédents personnels ou
familiaux d’hypertension artérielle, de diabète, de cholestérol,
migraine ou phlébites) et un examen clinique, certains examens
gynécologiques et sanguins peuvent être proposés. Les différentes
méthodes contraceptives, dont le préservatif masculin et la contraception hormonale, seront expliquées et proposées.

 

Y a-t-il une prévention possible ?

Certains conseils permettent d’augmenter l’efficacité contraceptive de la pilule. En cas d’oubli de prise de pilule de moins de 12 heures, prendre immédiatement la pilule oubliée (ou comprimé équivalent sur une plaquette de rechange), et continuer les prises normalement : la contraception reste efficace.

 

Si l’oubli date de plus de 12 heures, il faut prendre immédiatement la dernière pilule oubliée et continuer à prendre les comprimés suivants à l’heure habituelle : en revanche, la contraception n’est plus garantie et il faut y associer une autre méthode (préservatif si rapports sexuels dans les 7 jours suivant l’oubli).

 

De plus, si des rapports ont eu lieu dans les jours qui ont précédé l’oubli, une contraception d’urgence s’impose.

Attention, en cas d’oubli de pilule microprogestative, le délai n’est plus de 12 heures mais de 2 à 4 heures.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

La pilule
est généralement prescrite pour 3, 6 ou 12 mois. Il ne faut pas
attendre le dernier moment pour prendre rendez-vous pour le
renouvellement d’ordonnance !

La pilule ne doit jamais être arrêtée sans prendre l’avis du médecin, et en l’absence de règles il convient d’en parler au médecin ; le cas échéant, un test de grossesse ou d’autres examens pourront être pratiqués.

CATEGORIE : sexualite