Erreurs médicales en ville : rares et pas graves?

Dans son édition hebdomadaire parue ce mardi, le Bulletin
Epidémiologique Hebdomadaire de l’INVS publie les résultats de l’enquête
réalisée par le Pr Michel sur les erreurs médicales dans les cabinets des
généralistes
. Sur les 12 000 actes d’une centaine de généralistes, la
fréquence des Evènements Indésirables Associés aux Soins (EIAS) était de 26
pour 1 000 actes dont 22 évitables
. 42% résultaient d’un «problème
d’organisation du cabinet
»: erreur dans le dossier médical du patient, problème
de gestion des rendez-vous ou même erreur d’identification du malade. Pour 21%,
les EIAS étaient associés à des erreurs de coordination et de communication entre
professionnels de santé
lorsque plusieurs structures ou soignants interviennent
pour un patient. Dans 20% des cas, les événements indésirables découlaient de
«défauts de connaissances» ou «de compétences» des médecins généralistes ou
bien d’une absence de «mobilisation» de leurs connaissances». Pour 77% des
patients, l’EIAS n’a eu aucune conséquence clinique, pour 21% il a entraîné une
incapacité temporaire ; 2% des EIAS étaient des événements indésirables graves.
Dans 72% des cas, l’EIAS a été observé par le MG lui-même ; 3% ont été détectés
par un autre médecin, 6% par un autre professionnel de santé. 24% ont été
repérés par le patient lui-même et 10% par son entourage. La grande majorité
des EIAS déclarés n’a entraîné aucune conséquence pour le patient
car ils ont
été « récupérés » rapidement. Le potentiel de nuisance de ces erreurs était
faible ; il s’agissait d’EIAS caractérisés par les phénomènes d’interruption de
tâches (appels téléphoniques, dysfonctionnements informatiques, intrication
d’actes médicaux et administratifs, etc.) et d’afflux d’informations non triées
(séries de plaintes présentées par les patients, demande d’avis « à côté » du
motif principal de la consultation, etc.). Les mécanismes de récupération (la
vigilance des médecins, des pharmaciens d’officine, des patients et de leur
entourage) ont été le plus souvent efficaces. La limite principale de ce
travail
tient au choix de la population d’étude, pour des raisons de capacité à
mobiliser rapidement un réseau de médecins habitué à réaliser des études
épidémiologiques. Les médecins étaient en majorité maîtres de stages et
sensibilisés aux questions de santé publique
, ce qui limite l’extrapolation des
résultats. Une autre limite est que ce recueil a
pu sous-estimer la part des événements graves, pour lesquels les patients
peuvent changer de médecin ou être directement hospitalisés. Néanmoins la
qualité d’organisation d’un cabinet médical fait partie intégrante de la
sécurité des soins et c’est pourquoi elle fait l’objet d’une question dans l’évaluation
LBCS des médecins comme des établissements de soin
s. Votre médecin est-il bon? Allez le noter sur le site !

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