Définition de la mucoviscidose

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Définition de la mucoviscidose

 

La mucoviscidose est appelée aussi « fibrose kystique ». C’est la « maladie rare » héréditaire (génétique) récessive la plus fréquente en Europe. Maladie récessive veut dire qu’on est malade seulement quand les deux gènes parentaux sont défectueux (celui du père et celui de la mère) ; on dit que le malade est « homozygote » pour l’altération du gène considéré. En l’occurrence il s’agit du gène CFTR qui régit la fluidité des secrétions corporels (découvert en 1989). Elle est dite aussi autosomique car le gène muté est situé sur un chromosome qui n’est pas sexuel.

En France, une personne sur 25 (soit deux millions) serait hétérozygote, c’est-à-dire porteuse d’un gène défectueux seulement. Les enfants issus de deux personnes hétérozygotes courent un risque d’un sur quatre d’hériter des deux gènes défectueux parentaux, donc de manifester la maladie.
 

Traitement de la mucoviscidose

 

200
enfants environ naissent chaque année avec la mucoviscidose : en 2007,
5100 patients en étaient atteints d’après le Registre Français de la
Mucoviscidose (édition 2010). Avec une croissance du recensement autour
de 3% par an, on peut estimer à 6 000 Français environ le nombre de patients touchés en 2011.

Grâce
aux progrès accomplis dans la prise en charge, avec la création des
Centres de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose (CRCM), et
dans la connaissance fondamentale de la maladie, un enfant malade né en
2008 a une espérance de vie de 46 ans, contre 7 ans en
1965. Si 28 ans est l’âge moyen actuel de décès, il faut se souvenir
qu’il y a quelques années les malades décédaient avant l’âge adulte.

 

Diagnostic et dépistage néonatal de la mucoviscidose

Depuis 2002, la France procède au dépistage néonatal systématique
de la mucoviscidose ; sa réalisation a été confiée à l’Association
Française pour le Dépistage et la Prévention des Handicaps de l’Enfant
(AFDPHE).

Chez tout nouveau-né, au troisième jour de vie, on prélève une goutte de sang pour doser la trypsine immuno-réactive (TIR), une enzyme digestive. Au delà d’un certain taux de trypsine, on recherche les mutations du gène de CFTR.

Le
dosage de la trypsine immuno-réactive repère 95 à 98% des nouveau-nés
atteints de mucoviscidose ; mais aussi un certain nombre d’enfants non
atteints du fait d’un manque de spécificité, ce qui explique le couplage
actuel du dosage à l’analyse moléculaire du gène CFTR.

 

Origine de la mucoviscidose

 

Le gène
responsable de la maladie a été identifié en 1989 ; il est situé sur le
bras long du chromosome 7 (7q31) et code pour la protéine CFTR, qui
régule le transport des ions chlore au niveau de la membrane cellulaire.
Plus de 1.600 mutations ont été identifiées à ce jour, la plus
fréquente (rencontrée chez près de 80% des malades) est la mutation F508del.

Le gène CFTR est muté dans tous les tissus touchés par la maladie. Le mucus
perd alors sa fluidité et son épaississement favorise l’obstruction, la
surinfection et des lésions graves des différents organes. Les
mutations de CFTR perturbent tous les échanges liquidiens du corps.

 

Mucoviscidose
Prévention

Comment se manifeste la mucoviscidose ?

 

La maladie
affecte de nombreux organes : pancréas, intestins, poumons, glandes
sudoripares, foie… Dans ses formes graves elle peut se manifester dès la
naissance par une occlusion intestinale (iléus méconial).
Avec le temps des troubles broncho-pulmonaires sévères (bronchite chronique par infections et inflammation chroniques)
s’installent par encombrement et surinfection bactérienne. Les lésions
pulmonaires évoluent plus ou moins vite vers une insuffisance
respiratoire, mortelle à terme. Des insuffisances pancréatique et
digestive (mal-digestion, diabète, obstructions intestinales, cirrhose biliaire) complètent le tableau.

La
croissance est profondément altérée par ces troubles ; la fatigue
générale exige une bonne organisation du suivi et une discipline
impeccable pour avoir une scolarité et une vie normales… ou presque.
Avant
la mise en place du dépistage néonatal, le diagnostic était le plus
souvent évoqué devant une diarrhée graisseuse, un encombrement des bronches, des infections
respiratoires récidivantes. Un test de la sueur révèlait alors un excès
d’ions chlore qui suffisait à confirmer le diagnostic clinique.
Désormais il est complété par l’examen moléculaire du gène CFTR et de ses mutations.

 

Peut-on prévenir la mucoviscidose ?

 

Oui, mais seulement par l’absence de conception d’un enfant atteint, c’est-à-dire avec une mutation homozygote.
Si le conseil génétique
révèle un risque pour l’enfant à venir important, à25 ou 50%, le couple
a le droit de demander une fécondation in vitro des ovocytes maternels,
suivi d’un diagnostic pré-implantatoire (DPI) : on sélectionne un
embryon indemne pour le transférer dans l’utérus maternel.

Si la grossesse d’un bébé atteint est en route, la loi précise que «
l’interruption volontaire de grossesse peut à toute époque être
pratiquée si deux médecins attestent, après examen et discussion, […]
qu’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint
d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au
moment du diagnostic.
»

Mucoviscidose
Préparer sa consultation

Comment préparer la consultation du médecin si l’on est enceinte et qu’on craint une mucoviscidose pour son bébé ?

 

Lorsque la mucoviscidose s’est déjà manifestée dans la famille, le conseil génétique et les analyses biologiques moléculaires du gène CFTR (réalisés dans des unités spécialisées) permettent de répondre aux parents avant ou pendant la grossesse.

Les
parents doivent reconstituer au préalable leur arbre généalogique
complet, incluant les personnes décédées, les causes de décès et les
grossesses, afin de déterminer le mode de transmission et les
retentissements de la maladie.

Les couples d’hétérozygotes (un gène
sur deux mutés chez les deux parents) ont un risque de 25% (une chance
sur quatre) d’avoir un enfant atteint : le généticien leur propose alors
un diagnostic prénatal génotypique, à partir d’un prélèvement sanguin
et de l’ADN fœtal.

Que font les médecins pour traiter la mucoviscidose ?

 

Après dépistage d’une mutation CFTR à la naissance, trois situations sont possibles :

1– L’enfant souffre de deux mutations (une par gène
parental). Le nouveau-né et ses parents sont convoqués dans un centre
de ressources et de compétences de la mucoviscidose (CRCM) pour
confirmer le diagnostic (évaluation clinique, test de la sueur), puis
mettre en place le traitement et le suivi ;

2
L’enfant ne souffre que d’une seule mutation (le risque de méconnaître
une deuxième mutation est de 15%). Le test de la sueur est réalisé en
centre spécialisé. Si le test est positif, l’enfant est pris en charge
comme dans le cas précédent. Si le test est négatif, on informe les
parents de l’hétérozygotie (état hétérozygote) du nouveau-né lors d’une consultation de conseil génétique ;

3– La trypsine est élevée mais on ne trouve aucune mutation. Le risque que l’enfant soit effectivement atteint est alors inférieur à 1%.

 

On
pratique un contrôle sanguin sur buvard à 21 jours de vie. La
persistance d’une trypsine élevée justifie une consultation en centre
spécialisé pour évaluation complémentaire (test de la sueur).

Aucun
traitement curatif – pharmacologique ou par thérapie génique- n’est
disponible à ce jour, mais des recherches actives ont lieu partout dans
le monde, largement subventionnées par les associations de patients :
thérapie génique par le consortium anglais, recherche fondamentale et
appliquée par l’Association Vaincre la Mucoviscidose). Des approches par
corrections moléculaires de la protéine déficiente sont prometteuses
mais encore à l’état de prototypes.

Seules des thérapeutiques
symptomatiques permettent de lutter contre la maladie et de prolonger
notablement la vie des patients : le drainage bronchique
(kinésithérapie), l’aérosolthérapie (mucolytiques, broncho-dilatateurs,
antibiotiques) fluidifient le mucus, la lutter contre les infections, et le désencombrement des bronches.

Des
extraits pancréatiques, des vitamines et des suppléments caloriques
permettent de pallier les troubles digestifs et nutritionnels. Un
soutien psychologique et social est vivement conseillé. Au mieux dans le
cadre associatif.

Lorsque la maladie est très avancée, on propose
la greffe pulmonaire, si possible des deux poumons en bloc. On tâche
aujourd’hui d’y adjoindre une greffe de pancréas pour certains patients.

CATEGORIE : pathologies-et-symptomes

TAG : mucoviscidose, sang, cancer