Prescriptions hors AMM : une pratique très répandue

 
Selon un sondage réalisé par le Journal International de Médecine du 6 au 18 mars derniers sur plus de 400 praticiens, plus des trois quarts prescrivent des médicaments hors autorisation de mise sur le marché (AMM) c’est-à-dire pour des usages non indiqués (par exemple le baclofène en sevrage alcoolique ou Diane 35 en anti-contraceptif) par l’ANSM ou son équivalent européen l’EMA. La moitié le font souvent et moins d’un cinquième ne le font jamais. Une prescription hors AMM peut consister en un dosage ou une fréquence différente de ce qui est prévu ou être prescrit à des âges non visés par l’AMM. Beaucoup concernent ainsi la pédiatrie.C’est souvent pour  faire bénéficier le plus tôt possible les patients d’innovations testées scientifiquement sans avoir à attendre l’aval des autorités. Beaucoup concernent ainsi la cancérologie. Juridiquement c’est laliberté de prescription qui prévaut et les tribunaux exigent seulement que le médecin soit en mesure de justifier son indication et son geste au regard de l’état du patient, de sa demande et des connaissances scientifiques du moment. La loi du 29 décembre 2011 y pose cependant deux conditions : qu’aucune alternative médicamenteuse bénéficiant d’une AMM ne soit disponible et que le patient soit informé explicitement sur l’ordonnance ce que peu de praticiens respectent car cela priverait leurs malades de la prise en charge de la dépense par la sécurité sociale.