Big pharma et la ministre

Plusieurs
études (anglaise, américaine, autrichienne et maintenant française) ont établi
que l’Avastin a la même efficacité que le Lucentis dans le traitement de la
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) mais il n’est pas autorisé dans
cette indication. Et
la Direction générale de la santé (DGS) l’a rappelé l’année dernière alors que
nombre de médecins l’utilisaient. 
C’est d’autant plus dommage qu’il coûte 20 fois moins cherLe Lucentis représente près de 400 millions d’euros
de dépenses pour la sécu et sa consommation croit fortement d’année en année.
Or seul la firme pharmaceutique  
propriétaire peut demander une nouvelle
indication et le laboratoire Roche s’y refuse. Pourquoi ?
 Parce qu’il a participé au développement du
Lucentis par l’intermédiaire d’une de ses filiales, Genentech, et qu’il touche
des royalties sur les ventes
 ! Il serait possible de contourner l’obstacle
en adoptant une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) comme le prévoit
la loi de financement de la sécu pour 2013 pour « éviter des dépenses
ayant un impact significatif sur les finances de l’assurance maladie ».
Mais la ministre ne fait rien « eu égard aux risques de contentieux… ».
Et si l’on faisait comme les italiens et que l’on s’interrogeait sur la licéité
des pratiques anti-concurrentielles des deux firmes
 ? Mais la ministre ne
semble pas pressée d’aller au clash ni d’obtenir une baisse substantielle des
prix : il est vrai qu’elle a des soucis d’ordre domestique…