Cigarette électronique : le débat fait rage

 

Instrument de lutte contre le tabac ou d’intoxication ?
Alors que Marisol Touraine vient d’annoncer de nouvelles mesures pour encadrer
de façon plus stricte le vapotage en France, la cigarette électronique continue
de faire débat sur le plan scientifique : le congrès européen de
pneumologie (Munich, 6-10 septembre 2014) a donné lieu à de vifs controverses. La société
européenne de pneumologie (ERS) comme l’OMS s’opposent à l’utilisation non
réglementée de l’e-cigarette et ne préconisent en matière de sevrage que des
traitements scientifiquement validés. Les pneumologues européens soulignent la rareté
des études indépendantes
. Ils soulignent que si l’impact négatif à court terme
ne semble pas aussi néfaste que celui du tabac, les effets à long terme ne sont
pas connus
. Des chercheurs américains qui ont fait «vapoter» des souris, une heure
par jour, 5 jours par semaine pendant 4 mois ont mis en évidence une
hyperréactivité bronchique et de lésions d’emphysème non retrouvées chez les
souris témoins. Mais le Pr Bertrand Dautzenberg souligne des temps d’inhalation
beaucoup plus importants que ceux du vapoteur moyen. A l’inverse, une étude italienne rétrospective
portant sur 18 asthmatiques fumeurs (c’est pas beaucoup !) ayant utilisé l’e-cigarette pendant au
moins 12 mois montre que le vapotage permet de limiter l’altération de la
fonction respiratoire. En France, les ventes de tabac ont enregistré un fort recul (-18 %
depuis 2012) alors que le vapotage a explosé : le pourcentage d’adultes
ayant essayé est passé de 7 % à 20 % et le nombre de magasins spécialisés a été
multiplié par 15 pour atteindre 1 500 points de vente fin 2013. La relation de
causalité est cependant contestée par les adversaires de l’e-cigarette qui
soulignent que la baisse des ventes de tabac pourrait tout aussi bien être
imputable à la crise économique….

En l’état actuel des choses, il parait donc préférable de
vapoter que de fumer mais surtout de s’abstenir !