Spondylodèse : de quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il ?

Spondylodèse : de quoi parle-t-on ? De quoi s’agit-il ?

 

La spondylodèse est une intervention neurochirurgicale consistant à fusionner deux ou plusieurs vertèbres afin de les rendre solidaires l’une avec l’autre.

 

De l’os est interposé, afin de créer un pont rigide, soit au niveau du disque intervertébral soit entre apophyses osseuses des vertèbres. La spondylodèse est le plus souvent complétée par des vis et des tiges.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires ?

 

La
scoliose est une pathologie fréquente qui touche principalement les
enfants et adolescents. Seule une petite part de ces scolioses évolue
vers une aggravation et vers la nécessité d’un traitement par
spondylodèse.

La spondylodèse en cas de hernie discale est également une technique alternative pour les hernies sévères, notamment quand l’implantation d’une prothèse de disque n’est pas appropriée (vertèbres très endommagée, risque d’irritation des racines nerveuses).

Quels sont les mécanismes ?

 

La colonne vertébrale est constituée de vertèbres qui soutiennent la tête et le cou, et protègent en l’entourant la moelle épinière. Certaines lésions ou maladies, comme une hernie discale ou une déviation de la colonne (scoliose), peuvent nécessiter une spondylodèse.

De petits fragments d’os sont prélevés sur la hanche et apposés entre les vertèbres endommagées. Les remaniements osseux ultérieurs vont créer un pont entre les vertèbres. D’autres techniques existent comme l’implantation de fragments en céramique.


Comment cela se manifeste-t-il ?

La scoliose
idiopathique se manifeste le plus souvent par une déformation du dos
avec une concavité (courbure en creux) et une convexité (partie bombée)
lorsque que l’on regarde le rachis.

 

Il s’agit d’une
déformation de la colonne dans les trois plans de l’espace. Une
gibbosité, ou bosse, est également mesurable voire visible.

 

La hernie discale quant à elle se manifeste par des douleurs dans le bas du dos (lombalgie), accompagnées ou non d’une douleur dans la jambe le long du nerf sciatique (sciatalgie) .

Avec quoi ne faut-il pas confondre ?

 

Il ne faut pas confondre spondylodèse avec la majorité des interventions pour hernie discale, qui consistent à libérer les racines nerveuses comprimées, grâce à un geste de chirurgie microinvasive.

 

Si les deux interventions sont réalisées par un neurochirurgien, la seconde est moins invasive et moins lourde que la spondylodèse.

Y a-t-il une prévention possible ?

 

La
prévention secondaire (après l’intervention) repose sur le port d’un
corset en plâtre ou d’une orthèse rachidienne externe pour un soutien
supplémentaire.

La kinésithérapie est indispensable, de même
que des mesures d’hygiène de vie : ne pas soulever de charges lourdes,
éviter de s’accroupir ou de pivoter le buste avant guérison complète.

 

À quel moment consulter ?

 

Certains symptômes traduisent une compression des racines nerveuses qui requiert parfois une intervention d’urgence.

 

Ainsi, la sciatique
paralysante (troubles moteurs des jambes) et/ou avec des troubles
urinaires (non-contrôle de la sensation d’uriner) et/ou avec une douleur
intolérable nécessitent une consultation en urgence.

Que fait le médecin ?

 

Le
neurochirurgien complète son examen clinique par des observations
complémentaires pour étudier le rachis. Les radiographies simples, mais
surtout l’IRM dorsolombaire, participent au bilan radiologique.

 

L’indication
opératoire dépend de l’évolution de la maladie, des symptômes présents
et des risques évolutifs (compression médullaire, aggravation de la scoliose avec retentissement respiratoire…) et des alternatives thérapeutiques.

Si
l’intervention chirurgicale est décidée, elle se passe sous anesthésie
générale et comme pour toute intervention chirurgicale, comporte des
risques infectieux, hémorragiques et neurologiques (douleurs, faiblesse
ou une diminution de la sensibilité des membres).

Comment préparer ma prochaine consultation ?

 

L’intervention
se passe lors d’une hospitalisation d’environ cinq jours dans le
service de neurochirurgie. La reprise de la mobilisation est progressive
avec l’aide de kinésithérapeutes et physiothérapeutes.

 

Un bilan radiologique sera prescrit dans les semaines suivantes pour vérifier la fusion des vertèbres.
Respectez bien les consignes de port du corset, de mobilisation, et
consultez en urgence en cas de fièvre, paralysie ou douleurs
importantes.