Reconstruction mammaire : définition

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Reconstruction mammaire : définition

 

La reconstruction mammaire consiste à reconstruire le volume du sein après mastectomie (ablation totale ou partielle du sein) pour traiter un cancer du sein.

Quatre techniques de reconstruction mammaire sont possibles :

 

La prothèse mammaire temporaire

La prothèse mammaire temporaire appelée « skin expander »,
est un ballonnet gonflable qui va développer le sac cutané. Il sera
remplacé après 2 à 3 mois par la prothèse définitive. Dans la
reconstruction du sein après un cancer, les contraintes importantes (contre-indication si radiothérapie,
qualité de la peau irréprochable, sac cutané au départ suffisant,
visites régulières pour regonfler le ballonnet, nécessité d’une seconde
opération pour remplacer l’expanseur…) font que cette technique est
aujourd’hui délaissée au profit de celles avec lambeaux décrites ci-
après ;

 

La prothèse associée

La prothèse (silicone le plus souvent) associée ou non à un lambeau abdominal ou « pédiculé » du muscle grand dorsal (pédiculé veut dire qu’il reste attaché à ses vaisseaux sanguins et lymphatiques,
et ses nerfs). La technique du lambeau est nécessaire lorsque la peau
après mastectomie est en quantité insuffisante et/ou lorsque la
vascularisation est mauvaise après la radiothérapie ;

Sans prothèse mammaire

La troisième solution, sans prothèse, utilise un lambeau pédiculé de muscle grand droit de l’abdomen ;

 

Lambeau « libre »

La dernière solution utilise un lambeau « libre » ; les vaisseaux nourriciers sont alors coupés puis rebranchés sur les vaisseaux de l’aisselle par microchirurgie.

 

Trois interventions chirurgicales
séparées de plusieurs mois sont nécessaires avant d’obtenir un résultat
optimal, car il faut rendre le nouveau sein symétrique par rapport à
son voisin (controlatéral) intact.

Il faut reconstruire l’aréole
par greffe de peau totale prélevée à la face interne de la partie
supérieure de la cuisse, et aussi le mamelon, grâce à une plastie
(remodelage) de la peau en place ou par un morceau du mamelon
controlatéral (s’il est assez gros pour fournir de la matière).

 

Quels sont les usages (indications) de la reconstruction mammaire ?

 

La reconstruction d’un sein après amputation (mastectomie) fait aujourd’hui partie intégrante du traitement du cancer du sein.

 

Comment se déroulent les interventions ?

 

Une radiothérapie et une chimiothérapie complètent souvent la mastectomie qui retire le cancer
de sein. Comme ces traitements modifient la cicatrisation de la peau,
il faut attendre 1 an avant d’envisager une reconstruction mammaire,
s’il n’y a pas eu de reconstruction immédiate.

Une consultation d’anesthésie est obligatoire
1 mois avant l’intervention, celle-ci étant presque toujours réalisée
sous anesthésie générale. Un bilan biologique et des examens
complémentaires sont généralement demandés par l’anesthésiste.
Un
traitement préopératoire à base de fer peut être de plus prescrit en
prévision de l’autotransfusion. L’arrêt du tabac est fortement
conseillé. La mammographie préopératoire et l’examen histologique du sein (glande et peau) sont systématiques.

Reconstruction mammaire
Informations pratiques

Quels sont les risques et inconvénients de la reconstruction mammaire ?

La
douleur varie en fonction de l’intervention, et aussi de la tolérance
personnelle. En raison de la distension du muscle grand pectoral par
l’implant mammaire, elle est assez importante les
premiers jours. Les antalgiques y remédient généralement bien
(paracétamol, antiinflammatoires, jamais d’aspirine).

Un œdème postopératoire, ainsi que des ecchymoses, sont normaux. Ces dernières disparaissent généralement en 3 semaines.

Une
nécrose du lambeau, plus ou moins étendue, peut survenir lors d’un
apport insuffisant de sang (ischémie) : le risque est plus grand si le
lambeau est grand ou si la patiente est fumeuse.
Le risque de
phlébite et d’embolie pulmonaires est limité par le port de bas de
contention, un lever précoce, voire un traitement anticoagulant.

Les complications de la prothèse
sont une fissuration ou une rupture de l’implant, ou la formation d’une
coque périprothétique : réaction cicatricielle fibreuse autour de la prothèse qui peut déformer le sein ou être douloureuse au point de changer de prothèse, voire de la retirer définitivement.

Le lambeau pédiculé de muscle grand droit de l’abdomen apporte des avantages certains : sein de gros volume sans prothèse,
résultat plus naturel et stable, silhouette améliorée par la plastie
abdominale ; mais aussi des inconvénients : la lourdeur de l’opération
(4 à 7 heures d’anesthésie générale), de l’hospitalisation (10-15 jours)
avec des risques thromboemboliques, hémorragiques et de nécrose plus
élevés, des cicatrices plus importantes.

 

Quels sont les délais, coût et remboursement de la reconstruction mammaire ?

Après un cancer, l’intervention est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale : à la seule exception de la symétrisation du sein qui sera gérée au cas par cas.
Un supplément d’honoraires est possible, mais alors un devis est obligatoire.

 

Qui pratique la reconstruction mammaire ?

À l’hôpital public ou en clinique privée accréditée, le chirurgien doit impérativement posséder la spécialité de « chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique » reconnue officiellement par le Conseil de l’Ordre des médecins.
D’autres chirurgiens sont habilités à réaliser des actes de chirurgie esthétique limités au cadre anatomique de leur spécialité : chirurgie maxillofaciale par exemple.

CATEGORIE : chirurgie-esthetique