Éjaculation précoce : de quoi s’agit-il ?

Éjaculation précoce : de quoi s’agit-il ?

On parle d’éjaculation précoce ou prématurée lorsque l’homme ne peut pas contrôler durablement son excitation : l’éjaculation survient trop vite et involontairement.

 

La
plupart des hommes concernés éjaculent généralement juste avant la
pénétration ou moins d’une à deux minutes après son début. Une autre
définition possible est celle d’une éjaculation survenant plus tôt que
souhaitée, avant ou rapidement après intromission, à l’origine de la
frustration de l’un ou des deux partenaires. Autrement dit, la notion de
précocité n’est pas une question de temps ; elle dépend de la
satisfaction ou de l’insatisfaction des deux partenaires.

L’éjaculation précoce relève principalement d’un manque de contrôle de l’excitation sexuelle,
celle-ci augmentant de façon très rapide. Parfois l’homme ne parvient
pas à repérer les sensations prémonitoires de l’éjaculation, le « point
de non retour » avant l’orgasme.

 

Qui est concerné ?

Dans une enquête récente, 5 à 10 % des hommes déclarent avoir « souvent » une éjaculation prématurée et 23 à 39 % « parfois ».

La fréquence est la plus élevée chez les hommes âgés de 55 à 64 ans. Pour environ un homme sur deux, ces symptômes
étaient présents dès le début de leur activité sexuelle : il s’agit
d’une d’éjaculation prématurée primaire. Pour les autres, ils sont
apparus après une période de sexualité sans problème, on parle alors
d’éjaculation prématurée secondaire.

 

Quelles en sont les causes ?

Les causes sont essentiellement d’origine psychologique, rarement liées à une maladie organique.

 

  • Facteurs psychologique :
    le stress, la peur de l’échec, les tensions émotionnelles
    incontrôlables liées au contexte (nouvelle partenaire, rareté des
    rapports…). Une éducation stricte, un traumatisme psychologique, des
    habitudes de masturbation rapide ou un comportement tendu de la
    partenaire, peuvent aussi être en cause.
  • Causes organiques : l’infection de l’urètre ou de la prostate.
  • La consommation de certaines drogues (amphétamines, cocaïne…) peuvent aussi être cause.
  • Enfin, certains médicaments de la famille des alphabloquants ou des antidépresseurs par exemple peuvent jouer un rôle.

Quelles sont les conséquences pour l’homme et pour le couple ?

L’éjaculation précoce n’est pas nécessairement considérée comme un « handicap »,
à toutes les époques ou dans toutes les cultures. D’ailleurs éjaculer
rapidement n’est pas toujours synonyme d’une plainte sexuelle.

En 1948, selon le rapport Kinsey, la moitié des hommes interrogés éjaculaient en moins de deux minutes.

En
2006, dans l’enquête CSF, 40 % des hommes disant avoir souvent une
éjaculation rapide affirment que ce n’est un problème ni pour eux, ni
pour leur partenaire.

Aujourd’hui, les femmes sont
devenues plus exigeantes et revendiquent  le droit au plaisir et les
hommes se montrent plus soucieux de leur « performance » et c’est donc
parfois pour mieux satisfaire leur partenaire que les hommes se
préoccupent de prolonger leur érection.

Ejaculation précoce
Informations pratiques

À quel moment est-il conseillé de consulter ?

Certains couples se satisfont d’une pénétration qui ne dure que quelques minutes.
Ils y sont habitués ou ils compensent spontanément par des
préliminaires et des caresses après la pénétration, qui permettent à la
femme d’avoir du plaisir…
Mais si l’éjaculation précoce est mal vécue par l’homme ou par la partenaire
et qu’elle représente un problème dans la sexualité du couple, il est
conseillé d’en parler à un médecin (généraliste, sexologue, urologue…)
Les hommes consultent souvent à l’occasion d’une rencontre avec une
nouvelle partenaire.

 

Comment se passe la première consultation avec un médecin ?

Il
n’est pas toujours simple pour l’homme de se confier et d’exprimer sa
frustration mais ce serait dommage de ne pas en parler à son médecin car
différentes aides peuvent être apportées.

Le médecin commence par poser des questions pour mieux cerner le problème :
quand l’éjaculation précoce a-t-elle commencé ? Existe-t-il des
circonstances favorisantes ? etc. S’il le juge utile, il peut demander
des examens biologiques. Il explique quels sont les mécanismes en cause
et les solutions qui peuvent être proposées : thérapie comportementale
auprès d’un sexologue, relaxation, sophrologie, hypnose, psychothérapie,
médicaments…

 

En quoi consiste la sexothérapie ?

La sexothérapie,
approche proposée par des médecins formés à la sexologie repose sur
l’apprentissage de la relaxation, de la respiration, du contrôle
musculaire, sur une rééducation du périnée, et a recours aux images
mentales… Une autre méthode, le « stop and go » (« arrêt-départ »),
consiste à apprendre à arrêter la stimulation sexuelle juste avant
l’éjaculation : cela peut aider l’homme à s’habituer à un haut niveau
d’excitation, tout en contrôlant le réflexe de l’éjaculation.

Certains proposent la technique du Squeeze
qui consiste à comprimer le pénis juste avant l’éjaculation. Cette
méthode mécanique nécessite la participation de la partenaire et à une
efficacité variable selon les personnes.

Selon les cas, il faut
prévoir entre 3 et 10 séances, dont une au moins avec la partenaire et
des exercices à pratiquer entre les séances.

 

Quels sont les traitements médicamenteux disponibles ?

La majorité des médicaments ne sont pas spécifiques à ce trouble et ne donc sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

Il
s’agit de certains anti-dépresseurs qui peuvent ralentir l’éjaculation
mais ils comportent des effets secondaires : ils augmentent parfois la
période réfractaire (la durée entre l’éjaculation et une nouvelle
érection) ou ils réduisent la libido.

Des crèmes
anesthésiantes peuvent aussi être utilisées mais elles diminuent les
sensations, y compris parfois celles de la partenaire !

La
dapoxetine (Priligy) est un traitement spécifique de l’éjaculation
prématurée, qui devrait être prochainement commercialisé en France
 :
il a démontré une efficacité modeste (de 0,9 minutes 3,2 mn ou 3,5 min
dans une étude récente). Les hommes constatent un meilleur contrôle de
leur éjaculation et une diminution de l’anxiété et du mal-être. Il
contribue à augmenter sensiblement la satisfaction des partenaires.

CATEGORIE : sexualite