Les tentatives de suicide peuvent entraîner la mort…

…même si elles sont ratées ! Elles ne sont, en effet pas seulement annonciatrices de
tentatives ultérieures réussies mais aussi de décès «accidentels»
et de morts « naturelles »
. Une étude britannique portant sur 30 000
sujets ayant effectué une tentative de suicide entre 2000 et 2007 vient de le démontrer. Ces patients ont été suivis jusqu’à la fin 2009, pendant
une durée médiane de 6 ans. 6,1 % de ces sujets sont décédés durant les 6
années soit un taux de mortalité multiplié par 3,6 par rapport à une population
générale
d’âge comparable. Les décès par suicide ont évidemment été bien sûr
beaucoup plus fréquents dans cette population (246 morts contre 13  soit une multiplication par 19)  mais les morts accidentelles ont été également
très fréquentes avec 242 décès contre 26 soit une multiplication par 9.  L’étude montre aussi l’augmentation
considérable du risque de décès de cause « naturelle ». Les pathologies concernées
étaient principalement vasculaires (risque multiplié par
2,3), digestives (risque multiplié par 7,5), respiratoires (risque multiplié par 2,8). Les mécanismes par lesquels les tentatives de
suicide sont associées à une mortalité naturelle très élevée sont multiples :
addictions à l’alcool et au tabac, moindre suivi médical et prescriptions moins
bien respectées… Les auteurs concluent au nécessaire renforcement de la prise en
charge psychiatrique, psychologique et sociale au long cours de ces patients mais
également recommandent un bilan somatique complet.