Fractures ouvertes, fractures fermées : de quoi s’agit-il ?

Fractures ouvertes, fractures fermées : de quoi
s’agit-il ?

Une fracture est définie par la rupture de continuité
ou cassure d’un os du corps humain. On distingue les fractures
fermées
(sans plaie et donc sans risque
infectieux
) des fractures ouvertes (avec plaie
et risque d’infection).

Tous les os peuvent être concernés, à tous les âges
de la vie.

 

Le mécanisme du traumatisme causal détermine le
type de fracture
: tassement, arrachement
osseux
en cas de lésion ligamentaire, fracture
engrenée du col du fémur
par exemple…

 

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires des
fractures ?

Tous les os peuvent être atteints mais certaines fractures sont plus fréquentes
en fonction de l’âge et de la localisation.

Le tassement est caractéristique des vertèbres
et survient principalement en cas d’ostéoporose. De même, la fracture du
col du fémur
survient de manière privilégiée chez la personne
âgée
.

Des facteurs de risque de fracture sont maintenant identifiés :
antécédent personnel de fracture par fragilité, âge >
60 ans
, corticoïdes, antécédent de fracture
de l’extrémité supérieure du fémur chez un parent au premier
degré, indice de masse corporelle (IMC : poids/taille
au carré
) < 19, ménopause précoce (avant 40
ans), tabagisme,
alcoolisme, baisse de l’acuité visuelle et troubles
neuromusculaires
et orthopédiques.

 

Quels
sont les mécanismes des fractures ?

 

Une fracture survient le plus souvent après un traumatisme.
En fonction de la densité osseuse (mesurable par une ostéodensitométrie),
un traumatisme plus ou moins violent est nécessaire pour briser
l’os
.

 

Par exemple : chez un sujet jeune, une haute énergie est
nécessaire pour provoquer une fracture du fémur (accident
de la voie publique
, chute de grande hauteur…) ; chez
un sujet âgé, une simple chute de sa hauteur
suffit.

En cas de fracture ouverte, il existe une communication
entre l’extérieur et le foyer de fracture
; le risque
infectieux
est majeur car cette communication
représente une porte d’entrée idéale pour les infections.

 

Comment
se manifeste une fracture ?

 

Quel que soit le type de fracture, un traumatisme
est nécessaire pour la provoquer. Les symptômes principaux
sont un craquement, une douleur et un œdème
de la région fracturée
. La douleur engendre une impotence
fonctionnelle, avec impossibilité par exemple de poser le pied par terre ou de
se servir du membre atteint.

En cas de fracture ouverte, des lésions cutanées
sont visibles avec une effraction de la peau laissant percevoir
un bout d’os
. Nerfs, muscles et vaisseaux
peuvent aussi être atteints.

En cas de tassement, le plus souvent vertébral,
la douleur est située dans le dos. Aucune
déformation n’est visible mais la palpation de la vertèbre
est douloureuse
. Des signes de sciatique (douleurs dans les jambes)
sont aussi possibles.

Les arrachements osseux font suite à un mouvement
d’une articulation au-delà des possibilités physiologiques
; les ligaments
s’étirent
et arrachent un morceau d’os ; un point
douloureux exquis
est ressenti à la palpation.

 

Avec quoi ne faut-il pas confondre les fractures ?

Il ne faut pas confondre entorse ou foulure
qui concernent les articulations et les ligaments,
et fractures qui concernent les os. Une entorse
peut en revanche s’accompagner d’une fracture par arrachement.

Chez la personne âgée, une fracture du col du fémur
engrenée
, c’est-à-dire que tête et col
fémoraux
se sont emboîtés, peut passer
inaperçue
car malgré la douleur, talon
et jambe peuvent encore bouger. Seule la radiographie,
large dans ces indications, fera le diagnostic.

 

Y a-t-il une prévention possible aux fractures ?

 

La meilleure des préventions reste une bonne
préparation physique
, un échauffement correct et une pratique
sportive prudente
.

Le port d’une tenue adaptée (genouillère, protège-tibias,
casque…) permet d’éviter les traumatismes directs.

La lutte contre les facteurs de risque est également
recommandée pour prévenir les fractures. L’alimentation
doit être équilibrée pour éviter un surpoids
mais aussi lutter contre les carences (carence en calcium
et/ou en vitamine D). Le tabac et l’alcool
sont deux ennemis des os et le sevrage est recommandé.

En cas de déminéralisation prouvée à l’ostéodensitométrie
(ostéoporose),
un traitement hormonal substitutif est proposé chez les femmes
ménopausées
(en l’absence de contre-indication) et
des médicaments luttant contre la destruction osseuse
sont disponibles pour tous.

 

En cas de fracture suspectée, il faut appeler les secours,
asseoir ou allonger la victime en cas de douleur intense afin d’éviter
un malaise
, et maintenir les deux parties de l’os brisé avec
une main placée de chaque côté
afin d’éviter qu’elles ne soient
mobiles (facteur de douleur intense). Au mieux, placer la fracture sur
un support plan et rectiligne
.

La vaccination antitétanique est vérifiée pour les fractures
ouvertes
.

 

Fractures
: à quel moment consulter ?

 

Toute douleur persistante, œdème ou déformation
après un traumatisme nécessite une consultation
médicale
et éventuellement une radiographie.

De même, une douleur du dos, surtout en présence de facteurs
de risque
comme l’ostéoporose ou un traitement à base
de corticoïdes
, doit motiver une consultation pour ne
pas négliger un tassement vertébral
.

 

Que
fait le médecin face à une fracture?

 

Antécédents, facteurs de risque de fracture
(cf. supra), mécanisme et violence du traumatisme
aident le praticien à suspecter une fracture. La palpation
des reliefs osseux
peut mettre en évidence une déformation
ou un point douloureux très évocateur d’une fracture
ou d’un arrachement osseux.

Une douleur élective à la palpation du rachis
fait craindre un tassement vertébral, mais seules les radiographies
confirment ou infirment le diagnostic. Le tassement
peut concerner toutes les facettes de la vertèbre ou représenter une fracture
de compression
; une IRM pourra préciser une compression
neurologique
éventuelle.

En cas de fracture du col du fémur, plusieurs radiographies
seront parfois nécessaires pour préciser le type de fracture.

Le traitement commun de ces fractures est la mise
au repos de l’articulation
et la lutte contre la douleur.

Certaines sont opérables comme les fractures du
fémur
, les fractures ouvertes ou les fractures
tassements du rachis instables
. Pour d’autres, une immobilisation
ou une traction suffiront.

Pour les fractures ouvertes, un traitement antibiotique
précoce prévient le risque d’infection.

 

Comment préparer ma prochaine consultation ?

 

Il faut ne pas négliger une douleur suite à un traumatisme
et il faut consulter.

En cas d’immobilisation plâtrée, toute douleur
devra être signalée au médecin pour vérifier que le plâtre
n’est pas trop serré
et ne gêne pas la circulation.

Si un traitement anticoagulant
est prescrit (piqûres), il faut le suivre avec soin pour prévenir les phlébites.

Les plaies et sutures devront être surveillées ; si elles
deviennent rouges, inflammatoires avec de la fièvre, une consultation s’impose
rapidement.