Les poux : définition

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Les poux : définition

 

Un pou est un insecte hématophage, c’est-à-dire qu’il se nourrit de sang
(environ toutes les six heures). Il en existe trois sortes : les poux
de tête (Pediculus humanus capitis), les poux de corps (Pediculus
humanus corporis). Les morpions (Phtirius pubis) s’accrochent
vigoureusement aux poils pubiens et investissent parfois d’autres poils
comme les cils.

Tous parasitent les humains et se transmettent par contact corporel ou sexuel, direct ou indirect par l’intermédiaire d’objets de toilette ou objets intimes.

La parasitose à poux s’appelle une pédiculose, et une phtiriase pour les morpions.

 

Risques d’une infection de poux pour la santé

Les poux de tête sont responsables de problèmes purement dermatologiques,
irritatifs ou infectieux. Ils ne transmettent pas de maladies et n’a
pas d’effet sur la santé de la personne qui le porte. Mais, en l’absence
de traitement, les lésions de grattage peuvent s’infecter et s’étendre.

Les poux de corps en revanche transmettent des infections générales graves dont les poilus de la guerre de 14 ont beaucoup souffert : typhus, fièvre des tranchées (bartonellose), fièvre récurrente cosmopolite.

Les morpions sont une infection
sexuellement transmissible et leur présence chez le nourrisson ou
l’enfant oriente vers une grande promiscuité, suspecte d’abus sexuel
jusqu’à preuve du contraire.

 

Information sur le pou de tête

D’une taille de 3,5 mm, le pou de tête adulte est brun ou grisâtre et se fixe à la racine du cheveu,
près du cuir chevelu qu’il pique pour se nourrir de sang ; il se
concentre donc dans les zones les plus « sanguines » : l’occiput et les
tempes où il faut d’abord le chercher.

 

Plus facile à voir
quand les cheveux sont mouillés, il y côtoie les lentes, c’est-à-dire
les œufs, qui éclosent au bout de 7 à 10 jours. Blanches ou grisâtres,
celles-ci se ressemblent à des pellicules, mais ces dernières se
retirent facilement à l’aide d’un peigne fin alors que les lentes
restent accrochées à la racine du cheveu.

La démangeaison persistante est habituellement la première manifestation. Des boutons derrière les oreilles ou dans la nuque peuvent alerter.

Contrairement
à une idée reçue, il n’existe pas à proprement parler de « têtes à poux
», mais les enfants (qui s’échangent volontiers écharpes, bonnets,
accessoires de coiffure) et les personnes qui portent les cheveux longs y
sont plus souvent sujets. Le manque d’hygiène n’est pas responsable de
sa prolifération, quoique la négligence contribue à sa dispersion.

 

Information sur le pou de corps

Les poux de corps (les plus grands, soit 4 mm) vivent dans les vêtements
et ne se rendent sur la peau que pour piquer et se nourrir. Ils
parasitent les personnes en situation précaire à hygiène nulle et
habillement infesté. Leurs lentes sont fixées dans les vêtements,
surtout les plis, où ils vivent. Très envahissants, on les rencontre
plutôt sur le thorax et à la racine des membres (aine, aisselle). Leurs
piqûres déclenchent des réactions allergiques, des urticaires et des démangeaisons féroces qui tournent à l’eczéma dans les zones couvertes par les vêtements infestés : une géographie caractéristique.

 

Information sur les poux de pubis (morpions)

Par
les démangeaisons et les lésions de grattage. L’examen à l’oeil nu ou à
la loupe (ils font seulement 2 mm) les trouve accrochés à la racine du poil ; ils font partie des infections
sexuellement transmissibles (IST) puisqu’ils s’échangent presque
toujours au moment des rapports sexuels, lors des frottements pubiens.

 

Rarement,
une intense promiscuité seulement corporelle est évoquée, ainsi que les
échanges de sous-vêtements. On ne se contentera jamais de cette
explication chez des enfants mineurs. La vérification de l’absence de
l’abus sexuel est nécessaire. Et chez les adultes, la recherche d’autres
IST s’impose au médecin.


Quels sont les moyens de prévention ?

Pour les poux de tête, par une surveillance attentive à l’oeil et au peigne fin chez les enfants, l’attache des cheveux et l’interdiction d’échanger les bonnets, écharpes ou accessoires à cheveux. Les cheveux courts sont un bon choix chez les filles. Le rasage de la tête
ou presque chez les garçons reste le recours définitif au problème.
Mais il n’est pas toujours à la mode. On peut privilégier les coupes de
cheveux à nuque et tempes ultra-courtes pour diminuer les risques.

Contre les poux de corps et les morpions, une bonne hygiène corporelle, vestimentaire et de la literie est de rigueur, ainsi que la sélection rigoureuse des fréquentations intimes : il n’y a pas de préservatif contre les poux.

Dans tous les cas, le lavage du linge de lit, et des vêtements infestés doit se faire au-delà de 50°C,
toujours en cycle long. Les accessoires de coiffure doivent être mis à
l’écart en sac fermé pendant trois jours puis nettoyés : les poux ne
survivent pas plus de 48 heures sans se nourrir de sang humain.

La
désinfection des linges et literie souillés est le plus souvent
suffisante contre les poux de corps (habitat précaire,  insalubre, sans
domicile fixe) pour éviter la ré-infestation. Sinon la destruction
sanitaire est la solution radicale.

 

Quand consulter le médecin ?

En cas d’échec du traitement maison, des traitements particuliers sont possibles sur ordonnance.

En cas de doute sur une autre maladie (du cuir chevelu par exemple).

En cas de surinfection des zones grattées : impétigo en particulier est très contagieux et peut être dangereux (streptocoque).

 

Comment se débarrasser des poux de tête ?

Le traitement par insecticides dits pédiculicides reste efficace contre tous les poux en 2009, malgré les résistances apparues chez les poux de tête (de loin les plus chassés).

 

Les pédiculicides en vente libre sont de trois sortes : les pyréthrinoides (pyréthrine et perméthrine), le lindane et le malathion.
Leur application doit être rigoureuse pour être efficace : le moindre
accroc à cette discipline entraîne l’échec du traitement. Attention, ils
sont toxiques pour les nerfs et le cerveau et ont des
contre-indications respiratoires (asthme…).

 

Selon le conseil supérieur d’hygiène publique (CSHPF), ils s’appliquent à toute la famille et à l’entourage proche (nounou) en renouvelant la séance après 10 jours ; car les insecticides ont peu effet sur les lentes. Outre la famille, le traitement de tous les membres de la classe ou de la colonie doit se faire en même temps.

 

Certains
dermatologues conseillent seulement la surveillance étroite et
régulière par un « expert peigneur » au sein des collectivités d’enfants
: seules les personnes parasitées (poux et/ou lentes) sont traitées
(outre le linge et les objets personnels comme les doudoux).

 

Les shampoings anti-poux n’ont aucune efficacité prouvée,
ils augmentent probablement le risque de leucémie par les pesticides
qu’ils contiennent, et favorisent la résistance des poux aux
insecticides.

 

Parmi les méthodes alternatives, les gels de silicone asphyxiants (diméticone) engluent les poux et les empêchent de respirer. Leurs résultats équivalent à ceux du malathion sans la toxicité.

D’autres méthodes douces peuvent être tentées : huile de coco, vinaigre… avec un succès temporaire.

 

Les techniques mécaniques gardent leur intérêt : peigne fin ou peigne électrique… Leur décontamination à 50°C est indispensable.

L’élentage à la main tous les 3 jours est ardu mais efficace.

Enfin, le rasage des cheveux (ou des poils pour les morpions) ou la coupe de cheveux ultra-courte restent la solution radicale. Mais elle n’est pas toujours acceptée.