La toux aiguë hivernale : définition

Sommaire

La toux aiguë hivernale : définition

 

La toux est un symptôme défini comme une expiration brusque, convulsive et sonore de l’air contenu dans les poumons. La toux aiguë hivernale est un symptôme banal, accompagnant les infections respiratoires : bronchites, mais aussi rhinites, pharyngites, rhinopharyngite, laryngites … Le plus souvent il s’agit d’une infection virale épidémique, dont la grippe est la forme la plus connue.

On distingue la toux hivernale « grasse » avec expectoration (crachats), dite « productive », de la toux hivernale « sèche » sans expectoration.

 

Toux hivernale aiguë : les risques

 

Très fréquente, la toux hivernale est un symptôme bénin qui disparaît habituellement rapidement en cinq à dix jours spontanément avec l’infection respiratoire qui l’a provoquée. Certains virus enflamment les voies respiratoires plusieurs semaines (jusqu’à 8 à 10 semaines !).

Une
simple toux peut donc se prolonger, pénible et surtout insomniante.
Chez l’enfant et la personne âgée, elle est facilement épuisante,
justifiant une prise en charge rapide pour éviter une asphyxie
sournoise.

 

La toux est le moyen habituel de dispersion des germes infectieux par les gouttelettes de salives. C’est aussi un facteur épidémique majeur.

 

L’automédication n’est pas recommandée.
Le traitement peut se révéler inefficace parce que la cause vraie de la
toux persiste ; il peut être dangereux quand on en abuse en espérant
aller mieux avec de plus fortes doses.

 

Toux hivernale aiguë : fonctionnement

 

La toux est un réflexe vital
qui se met en place dès l’âge d’un mois. On peut se forcer à tousser,
ou tousser de façon involontaire en réponse à un stimulus (un phénomène
déclencheur) dans la gorge, les bronches, l’œsophage…

 

La toux grasse expulse l’encombrement bronchique : habituellement un trop-plein de mucus produit en réaction à l’inflammation par un virus, une bactérie ou un corps étranger (lors d’une fausse route par exemple). Le mucus piège les germes et les cellules mortes et en débarrasse les poumons.

La toux sèche est une réponse réflexe à l’irritation résiduelle de la gorge ou les bronches sans surproduction de mucus
; ou bien la conséquence d’une toxine tussigène dont la plus célèbre
est celle de la coqueluche. La coqueluche est dite « toux des cent jours
». Elle survient par quintes (« chant du coq ») typiquement associées à
un vomissement, mais cette forme facilement repérable est assez rare
aujourd’hui. Ce qui permet à la bactérie coquelucheuse de se répandre
rapidement, en épidémie.

 

Les viroses respiratoires de l’hiver enflamment les voies respiratoires, provoquant laryngites, pharyngites, rhino-pharyngites (rhumes). Plus de 200 virus sont coupables : rhinovirus, adénovirus, virus para-influenzæ, virus coxsackie, coronavirus, échovirus, virus de l’herpès simplex, virus d’Epstein-Barr, cytomégalovirus…

Le virus respiratoire syncytial est responsable de la bronchiolite du nourrisson ; le virus influenza cause la grippe.
Les bactéries ne sont pas en reste en matière d’infections respiratoires et pulmonaires : pneumocoque, Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae, Haemophilus inflenzae…

 

Toux hivernale aiguë : symptômes

 

La toux fait partie des différents signes (symptômes) d’une infection respiratoire virale aiguë : congestion nasale, mal de tête, douleurs musculaires et lombaires, mal de gorge, fièvre, irritabilité, diminution de l’appétit, perturbation du sommeil, rougeur oculaire.

 

La toux peut évoluer par quintes, interrompant toute activité et imposant la sortie d’une réunion  ; c’est le cas dans la bronchite, qui évolue souvent vers une toux « grasse », avec expectorations (crachats plus ou moins sales).

 

La toux « sèche » qui se réveille lorsqu’on se met au lit est due à la position couchée qui augmente l’inflammation par la pression du sang dans la gorge et le nez.

 

La toux peut être rauque, avec une voix cassée, ou sans voix (aphonie). C’est la toux de la laryngite. Une laryngite est toujours une urgence chez le nourrisson ou l’enfant, car leur larynx est très petit : l’air ne passe plus quand la muqueuse gonfle à cause de l’inflammation (raison de la position spontanément assise de l’enfant).

 

On
note une recrudescence de la coqueluche chez les adultes dont la
vaccination est supérieure à 10 ans. Il faut toujours y penser.

La toux aiguë hivernale
Prévention

Avec quoi ne faut-il pas confondre la toux hivernale aiguë ?

 

Eliminer l’exacerbation d’une toux chronique (persistant depuis plus de trois semaines) : d’abord l’asthme (dont la toux est le symptôme dominant) ou une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui touche presque uniquement des tabagiques.

Une toux persistante peut signifier une sinusite ou une rhinite allergique, un reflux gastro-œsophagien, ou la cicatrice inflammatoire d’une virose hivernale sévère.

Plus rarement, la toux persistante signale un cancer broncho-pulmonaire, un cancer laryngé, ou une tuberculose.

Les
médicaments peuvent être des causes fréquentes de toux « inexpliquées »
: comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), ou certains
bêta-bloquants…

 

Le Plan National Santé Environnement rappelle la fréquente des toux d’irritation toxique
: polluants professionnels (sidérurgie) ou domestiques (fumées des
appareils de chauffage ou de cuisson), pollution atmosphérique.

 

Y a t-il une prévention de la toux hivernale ?

 

Oui, avec des mesures de bon sens.

1- Arrêter de fumer ou de respirer la fumée d’autrui.

 

2- Se laver les mains souvent et éviter le contact avec les personnes atteintes d’un virus
épidémique : le port d’un masque est conseillé aux patients pour éviter
la projection de salive lors des éternuements et de la toux.

 

3- Se vacciner contre la grippe : le vaccin
est conseillé aux personnes de 65 ans et plus, celles qui souffrent de
maladie chronique pulmonaire (pneumopathie chronique obstructive),
cardiaque ou de diabète, et au personnel soignant.

 

4- Améliorer la qualité de l’air intérieur
de l’habitat (poussières, solvants, fumées de cuisine). Ce n’est pas
seulement bien aérer sa chambre matin et soir (dix minutes minimum) en
toute saison, mais aussi recourir à des conseillers médicaux en
environnement intérieur (CMEI).

Ils sont consultables sur
ordonnance médicale (de ville ou hospitalière). Encore peu nombreux, ils
devraient se développer, grâce en particulier aux municipalités qui les
mandatent et les paient pour effectuer des bilans à la demande.

La toux aiguë hivernale
Préparer sa consultation

A quel moment consulter le médecin ?

 

Quand votre toux dure depuis plus de trois semaines, et rapidement si vous êtes atteint d’une maladie chronique, en particulier respiratoire.

Une toux douloureuse, accompagnée de vomissements ou qui empêche de dormir nécessite une consultation rapide.
Chez l’enfant ou le nourrisson, consultez en urgence dès qu’apparaît une gêne respiratoire.

 

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

 

Répertoriez les signes associés à votre toux :  fièvre, douleur, obstruction nasale, épidémie en cours, et maladie sous-jacente.
Signalez tous les médicaments que vous prenez, y compris l’automédication.

 

Que fait le médecin ?

 

Après un examen clinique pulmonaire et ORL soigneux, il vérifie que la toux est liée à une infection respiratoire hivernale, qu’elle est bien tolérée sur le plan respiratoire et général.
Il
vérifie l’état des vaccinations, en particulier celle contre la
coqueluche (à refaire tous les 10 ans, car l’immunité disparaît dans ce
délai même quand on a eu la maladie).

 

La mesure du débit
respiratoire de pointe avec un appareil de poche élimine une réaction
asthmatique nécessitant un traitement spécifique.
Si nécessaire, une
radiographie des poumons complète le bilan, ainsi qu’un
électrocardiogramme : les difficultés respiratoires fatiguent le cœur.

 

Le médecin propose un traitement de la cause et un traitement de la toux si elle est très gênante.
Les infections
bactériennes sont traitées par antibiotiques. La surinfection
bronchique des viroses hivernales est justifiée seulement si l’état de
la personne le nécessite (personne fragile, avec une maladie chronique,
âgé en institution, nourrissons…). Le médecin évalue son intérêt.

Les infections virales sont traitées par le repos, l’alimentation et l’hydratation adéquates. La grippe peut être traitée par un médicament antiviral selon les recommandations officielles (très tôt).

 

La
toux simple bénéficie de traitements symptomatiques, dont le nombre est
régulièrement revu à la baisse par l’Agence du médicament.

Les tisanes sont un palliatif utile à condition d’être certain de leur provenance et de leur absence de toxicité.

CATEGORIE :  pathologies-et-symptomes

TAG : infection respiratoire, toux hivernale