Troubles anxieux : définition

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Troubles anxieux : définition

On différencie l’anxiété normale d’une anxiété pathologique.


La première est une émotion courante,
susceptible d’être éprouvée par tous. L’entrée à l’école d’un enfant,
une première rencontre amoureuse d’un adolescent, une crainte de
licenciement d’un adulte, la peur de vieillir d’un sujet plus âgé, sont
autant de situations durant lesquelles une réaction anxieuse peut être
considérée comme « normale ».

L’anxiété devient pathologique lorsque qu’elle est inadaptée à un contexte spécifique
de vie et que ses manifestations, son intensité, la fréquence de ses
manifestations entravent la vie sociale, affective, professionnelle ou
l’épanouissement de la personne.

 

Troubles anxieux : risques et enjeux sanitaires

 

L’anxiété, dans ses différentes formes pathologiques, est très fréquente.

Dans la population des personnes âgées de 18 à 65 ans, 15 % des sujets souffrent d’anxiété sur une année, avec une prédominance chez les femmes.
Près d’une sur trois souffre d’anxiété au cours de sa vie. Et
l’anxiété, avec des expressions différentes, n’épargne pas les enfants.
Elle est aussi facteur favorisant certaines conduites à risque et la dépression.

 

Elle peut être aussi intiment liée, cause et/ou conséquences, de certaines maladies organiques, comme l’ulcère gastrique (estomac), l’infarctus du myocarde, l’asthme pour lesquelles les liens avec l’anxiété sont avérés.

 

 

Troubles anxieux : symptômes

 

L’anxiété normale est un sentiment de crainte, d’appréhension, une sensation désagréable, qui se traduit par des signes physiques comme des céphalées (maux de tête), des sueurs, des palpitations, des douleurs digestives… La personne s’agite, a du mal à tenir en place.

L’anxiété est une manifestation adaptative de l’organisme, qui se prépare ainsi à faire face à une situation vécue comme menaçante.

L’anxiété pathologique est le plus fréquent des troubles psychiatriques.

Elle concerne environ une personne sur 4,
plus souvent les femmes que les hommes. Le classement des maladies
psychiatriques répertorient 12 formes différentes de troubles anxieux.

 

Les principaux sont le trouble panique avec ou sans agoraphobie, la phobie spécifique, le trouble obsessionnel-compulsif, l’état de stress post-traumatique, le trouble anxieux généralisé, le trouble anxiété sociale, le trouble anxieux-dépressif.

Troubles anxieux
Mécanismes

Quels sont les mécanismes en cause dans l’anxiété ?

 
Trois principaux modèles apportent une compréhension de l’anxiété pathologique :

 

  • les modèles psychanalytique,
  • comportemental et cognitif
  • et biologique.

 

Toutes ces explications sont complémentaires.

D’une façon extrêmement simplifiée, en psychanalyse, Freud considère l’anxiété comme le résultat d’un conflit entre des désirs inconscients sexuels ou agressifs et la menace qu’ils représentent pour le surmoi.

Selon les théories comportementales, l’anxiété est une réponse émotionnelle apprise,
déclenchée face à certains stimulus, susceptible de se généraliser à
d’autres situations ou d’être apprise par imitation (réponse
émotionnelle observée chez des proches).

Selon une approche cognitive, les sujets anxieux tendent à surestimer le caractère menaçant d’une situation et à sous-estimer leur capacité à y faire face.

Enfin, les progrès de la neurobiologie permettent de considérer que certaines personnes ont une vulnérabilité biologique particulière vis-à-vis de l’anxiété qui fait intervenir trois neuromédiateurs particuliers : la noradrénaline, la sérotonine et l’acide gama-aminobutyrique (GABA).

Des études génétiques montrent également qu’il existe un « terrain génétique »
favorisant l’émergence de troubles anxieux. Par exemple, en ce qui
concerne le trouble panique, près de la moitié des patients ont un
proche également concerné par ce trouble.

A quoi reconnaît-on qu’il s’agit bien d’un trouble anxieux ?

Rappelons
d’abord qu’il est important de ne pas considérée toute manifestation
anxieuse comme une maladie avérée et ne pas avoir trop facilement
recours à une médication inutile. Les émotions, positives ou négatives, sont indispensables à l’équilibre et la construction psychique !

Ne confondons pas non plus la réponse anxieuse avec une réaction de peur.

 

L’anxiété
est une réponse à une menace imprécise et imaginée au moment où on
l’évoque, pouvant faire intervenir des conflits psychologiques
personnels. Par exemple, une rencontre amoureuse peut être vécue comme
source d’anxiété sans pour autant que l’amoureux(se) soit
particulièrement terrifiant(e) !

 

À l’inverse, la peur est une réponse physiologique à une menace extérieure, reconnue et bien identifiée.

Troubles anxieux
Prévention et consultation

 Y a-t-il une prévention possible ?

Il n’existe pas de mesures permettant de prévenir l’anxiété pathologique
mais il est évident que plus l’environnement social, affectif est
sécurisant, lui-même sécurisé et soutenant, tout en favorisant l’accès à
l’autonomie, plus les risques de souffrir d’anxiété se réduisent.

La prévention dite secondaire consiste à ne pas laisser les troubles anxieux devenir envahissants et invalidant pour le sujet.

Aussi,
il est important de ne pas banaliser trop vite les troubles et de
laisser penser qu’un « petit anxiolytique » est la seule réponse
possible.

 
A quel moment consulter le médecin ?

Plus que l’anxiété en soi, ce sont ces retentissements sur la vie du sujet, qui constituent les indicateurs d’un trouble envahissant, trop intense.

Dans ce cas, il est important de consulter sans tarder
un médecin et sans laisser s’installer certains comportements visant à
« s’auto-traiter » par une utilisation abusive de certains médicaments,
une alcoolisation ou d’autres consommations de substances psycho-actives
(cannabis par exemple), un tabagisme, des troubles du comportements alimentaires.

L’anxiété peut conduire à l’isolement social,
à l’évitement des situations anxiogènes (qui déclenchent l’anxiété). La
consultation médicale est ici très recommandée, éventuellement avec la
présence d’un proche.

Différentes classes de médicaments (pas seulement des anxiolytiques) et certaines psychothérapies sont des solutions très efficaces.

Seul le médecin les connaît assez pour en guider l’usage.


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