Qu’est-ce qu’une cure thermale ?

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Qu’est-ce qu’une cure thermale ?

 

La cure thermale remonte loin dans l’Antiquité, quand les Hommes ont ressenti les bienfaits des sources d’eaux chaudes.

Il
s’agissait à la fois de traiter des maladies, d’accélérer une
convalescence et de préserver sa santé en s’y rendant régulièrement.

 

Aujourd’hui les termes de « cure thermale » ont pris une dimension plus stricte médicale, scientifique et administrative.

Les eaux chaudes (thermales) remontent des profondeurs de la terre le long de failles de la croûte terrestre où s’exprime un volcanisme actuel ou ancien.

 

Elles se sont chargées en divers minéraux, rentrant ainsi dans la catégorie des eaux minérales naturelles.

 

Captées à leur source, elles sont utilisées en « cure thermale » si elles ont un effet thérapeutique, en fonction de leurs caractéristiques.

Il existe une capacité officielle en médecine thermale qui s’appelle « Hydrologie et climatologie » délivrée en faculté de médecine. Le thermalisme médical s’appelle aussi la crénothérapie.

Les qualités thérapeutiques d’une eau thermale sont évaluées par la Commission Thermalisme de l’Académie de Médecine qui rend publics ses arrêts.

 

La source peut alors bénéficier d’une indication médicale sous forme de « cure thermale », prescrite par un médecin. Son remboursement par l’Assurance maladie se fait sur dossier, mais n’est pas nécessaire à la cure.

 

Toutefois,
le prix des soins thermaux et l’hébergement rendent très souvent ce
remboursement indispensable pour que le patient puisse y accéder.

 

Les établissements thermaux ne proposent-ils que des « cures thermales » ?

 

Dans
la plupart des cas, les cures thermales associent aux soins à base
d’eau thermale une prise en charge de kinésithérapie et de rééducation
fonctionnelle, associée à un changement de climat, de lieu et de mode de
vie. La prise en charge comprend :

les techniques spécifiques aux eaux thermales et à leurs dérivés (boue ou vapeur) en douches, bains, soins en piscine, ou applications de boue, de vapeur en étuve ;

les techniques de rééducation en milieu aquatique (balnéothérapie ou thalassothérapie) ;

Toutes
les sources thermales n’ont pas d’indications thérapeutiques reconnues,
mais elles offrent des opportunités de remise en forme lors de séjours
entièrement consacrés à soi-même et à son bien-être, souvent avec des
protocoles surveillés médicalement.

Tous les établissements
thermaux sont soumis à un contrôle et une surveillance sanitaire
particulièrement stricts, visant à garantir la qualité bactériologique
et la constance physico-chimique de l’eau thermale, tant à la source
qu’aux points d’usage.

 

Dûment surveillées, ces eaux
permettent de développer une prestation diversifiée, pour lutter contre
le surmenage et le stress par exemple.
Un même établissement peut
proposer à la fois des cures thermales sur prescription médicale, et des
soins thermaux allant du simple bien-être à des programmes de remise en
forme approfondis.

 

Combien y a-t-il de curistes en France ?

 

Chaque année, environ 500 000 curistes fréquentent les 102 stations thermales françaises
et 115 établissements en activité. Soit 9 millions de journées de soins
par an, généralement par cure de trois semaines, pour une dépense
générale à 0,15% du budget de l’Assurance maladie (soit 231 millions
d’euros en 2010).

Selon les chiffres de l’AFRETh données aux médecins aux Entretiens de Bichat 2012 :

– deux tiers des curistes sont des femmes ;
– deux tiers ont de plus de 60 ans ;
– 17 % sont des primo-curistes ;
– 28 % des curistes suivent deux buts thérapeutiques.

Il existe 12 orientations médicales à l’activité thermale.
Wainer Tabone, délégué général du Conseil national des exploitants
thermaux (CNETH) précise : « la plus importante est la rhumatologie et
le traitement des troubles ostéoarticulaires.

 

Celle-ci
concerne 65 % des curistes traités chaque année. La seconde orientation
touche les voies respiratoires et rassemble 15 % des curistes. Les 20 %
restants se partagent notamment entre les maladies de l’appareil
circulatoire veineux et artériel, les maladies de peau, des appareils
digestif et urinaire ».

Que la rhumatologie représente presque
les deux tiers des cures s’explique par les médiocres moyens dont
dispose la médecine conventionnelle pour traiter ou simplement soulager
l’usure du squelette qui affecte une part grandissante de la population :
celle qui a l’heur de vieillir grâce aux progrès de l’hygiène… et de la
médecine !

Les cures thermales
Conseils pratiques

Que soignent réellement les cures thermales ?

 

Les
indications thérapeutiques reposent au mieux sur des observations
objectives, plus seulement sur le ressenti subjectif des patients. Pour
donner cette assise factuelle aux prescriptions médicales, les
exploitants thermaux se sont engagés dès 2003 à apporter des réponses
quant au service médical rendu des cures.

 

L’Association
française pour la recherche thermale (AFRETh), financée par les centres
thermaux et les villes d’eau, a rendu publics ses premiers résultats à
la fin de l’année 2008. Ce sont des essais cliniques menés sur des
centaines de patients, sous l’autorité d’un comité scientifique
indépendant.

L’étude Thermarthrose
(AFRETH) a porté sur 462 sujets gonarthrosiques (atteints d’arthrose du
genou). La cure améliore de manière significative les douleurs et
l’incapacité fonctionnelle des patients en comparaison des témoins
traités par soins usuels de médecine de ville. L’amélioration se
maintient inchangée jusqu’au 9ème mois.

L’efficacité de la cure
est au moins double de celle du traitement habituel ; la taille d’effet
(mesure de l’efficience d’une thérapeutique) montre que tous les
curistes tirent un bénéfice clinique de la cure thermale (0,55 contre la
douleur et 0,43 pour la fonction). Patients et médecins portent un
jugement comparable.

L’étude Rotatherm,
(AFRETH), en cours de publication a évalué l’utilité de la médecine
thermale chez les patients avec une tendinopathie chronique de la coiffe
des muscles rotateurs de l’épaule. Elle a inclus 186 patients dont 167
ont pu être évalués au 7ème mois.

 

Leur traitement était
tiré au sort ; soit la cure thermale, soit les soins de ville habituels.
Au 7ème mois il y a une diminution significative de la douleur, une
amélioration de la fonction (au score DASH) et de la qualité de vie
(douleur, fonction, activité physique, état général, relations sociales)
chez les curistes par rapport aux patients recevant des soins usuels
(dont l’état ne s’améliore pas).

 

Une « amélioration
minimale cliniquement importante » est notée chez 59% des curistes,
seulement 18% chez les témoins au sixième mois. La taille d’effet est
élevée : 1,32 pour l’amélioration du score fonctionnel.

Dans le domaine du surpoids et de l’obésité, l’étude Maâthermes (AFRETH),
en cours de publication, inclus 257 patients en surpoids ou obèses.
Elle compare cure thermale aux soins courants de médecine de ville.

 

Les
curistes ont perdu  5,17 kg de poids en moyenne au 14ème mois (perte de
2,9 kg en fin de cure = effet starter). Alors que les sujets témoins
qui n’ont pas eu de cure ont perdu seulement 0.54 kg (différence
significative à p<0.001). 57% des curistes ont maigri d’au moins 5%
contre 18% seulement des témoins ; soit un amaigrissement 3 fois plus
important avec une cure thermale.

Plusieurs autres études sont
en cours sous l’égide de l’AFRETh, dont les résultats ne seront pas
publiés avant plusieurs mois, voire plusieurs années. C’est un travail
de longue haleine et coûteux. Mais il est indispensable car l’avis
officiel de la Haute Autorité de Santé (HAS) reste suspendu à une masse
critique de données scientifiques, masse qui n’est pas encore atteinte.

 

Deux exemples de cures thermales

 

Les rhumatismes dégénératifs

 

«
La cure thermale intervient comme un traitement d’appoint pour toutes
les maladies rhumatologiques, juge Philippe Guérin, médecin thermal à
Vichy.

 

Après avoir prescrit des antalgiques et
éventuellement des antiinflammatoires, les médecins traitants se
trouvent parfois démunis, or la cure thermale offre une prise en charge
globale.

 

Les thermes de Vichy possèdent d’ailleurs une
autre orientation thérapeutique : les pathologies digestives. Cela
profite aux pathologies ostéoarticulaires car la perte de poids soulage
les articulations. L’eau de Vichy agit enfin sur les voies digestives
qui ont souvent souffert de la prise de médicaments mal tolérés ».


Soigner sa peau dans un cadre propice

La
station de La Roche Posay possède une orientation exclusivement
dermatologique. Claire Lesrel, directrice de la communication, explique
que le centre accueille 8 000 à 10 000 curistes par an.

 

L’eau
thermale permettant de restaurer la qualité naturelle de la peau, on
obtient une diminution des démangeaisons dans le psoriasis et un
espacement (doublé) des crises d’eczéma. « Nous avons mené une étude sur 638 personnes souffrant d’eczéma.
Chez 53% d’entre elles, on assiste à une réduction, voire à une
suppression, des corticoïdes à l’issue de la cure et dans les 6 mois qui
suivent, déclare Claire Lesrel.

 

Pour les grands brûlés
et les personnes souffrant de séquelles cicatricielles, la cure thermale
est souvent prescrite en première intention ».

 

L’avis des patients fait la renommée des cures thermales

 

Jean-Pierre
Grouzard, le président de la Fédération française des curistes
médicalisés, se fait le défenseur du thermalisme. Pour lui, « cette
méthode naturelle et ancienne, remboursée depuis la création de la
Sécurité sociale depuis 1947 ne devrait plus rien avoir à prouver.

 

Les
médecins traitants envoient parfois les patients en cure comme on les
enverrait à Lourdes, après avoir épuisé toutes les autres méthodes de
soin.

 

Et cette technique d’appoint aboutit parfois à des
résultats remarquables. D’autant que de plus en plus de patients
développent des allergies médicamenteuses ».

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