L’alcoolisme au féminin : de quoi s’agit-il ?

L’alcoolisme au féminin : de quoi s’agit-il ?

L’alcoolisme au féminin se distingue par la plus grande vulnérabilité psychique et physique des femmes à l’alcool.

Les
femmes se réfugient plus facilement dans l’alcool pour des motifs
psychologiques, des problèmes professionnels ou personnels. Elles
répondent moins à l’incitation sociale qui peut pousser les hommes à une
consommation excessive d’alcool.

L’alcoolisme au féminin est caractérisé par le fait qu’à consommation égale, à âge égal et à poids égal, le taux d’alcool dans le sang grimpe plus haut chez les femmes que chez les hommes et s’élimine plus lentement.

Il
en résulte une moindre tolérance des femmes envers l’alcool (survenue
plus précoce de complications) et une évolution plus rapide vers l’alcoolodépendance.

 

Pourquoi y a-t-il inégalité entre hommes et femmes ?

Il
existe une inégalité biologique face à l’alcool entre les hommes et les
femmes en raison d’une dégradation moins rapide de l’alcool chez la
femme.

Le profil hormonal des femmes, leur plus grande proportion de
masse grasse et une moins grande quantité de masse musculaire
expliqueraient cette inégalité.

L’alcoolisme au féminin est souvent perçu par la société de façon beaucoup plus sévère que l’alcoolisme des hommes.

 

Quelles sont les normes de consommation pour les femmes ?

Les
seuils de risque de consommation d’alcool chez les femmes sont établis à
des niveaux différents de ceux des hommes : 20 g/jour pour les femmes
(deux verres standard) contre 30 g/jour pour les hommes (trois verres
standard).

 

De quoi faut-il se méfier ?

Il
faut se méfier des apéritifs ou du petit verre d’alcool, le soir, qui
ôte les angoisses accumulées dans la journée ou qui permet d’oublier
ponctuellement un mal-être, une solitude affective, des soucis
personnels. Les femmes ont souvent tendance à boire de l’alcool pour se
sentir mieux.

L’alcoolisme au féminin

Informations pratiques

Quels sont les effets de l’alcool chez les femmes ?

Au niveau du foie

• Les hépatites (lésions du foie qui précèdent la cirrhose – destruction du foie) sont plus fréquentes.

• Le délai d’apparition d’une cirrhose du foie est plus court chez les femmes (5 ans) que chez les hommes (10 ans).

• Le risque de survenue d’une cirrhose
peut être de 12 à 20 fois plus élevé chez les femmes que chez les
hommes, à consommation identique. Il peut apparaître à partir de la
consommation de 3 verres par jour (30 g/jour).

 

Aux niveaux neurologique et psychique

• Les polynévrites
(atteinte des nerfs des membres qui perturbent la marche) et les
complications neurologiques sont plus fréquentes chez les femmes.

• Survenue plus précoce de troubles névrotiques graves et d’états dépressifs.

 

Au niveau osseux

• Le risque d’ostéoporose et de fractures osseuses est favorisé par l’intoxication alcoolique.

 

Au niveau du sein

• Le risque de développer un cancer du sein
est majoré chez les femmes qui s’alcoolisent – augmentation de 10 % du
risque par dose quotidienne de 10 g d’alcool (un verre par jour). Mais
ces chiffres sont à nuancer selon les habitudes alimentaires et le
statut hormonal des femmes.

 

Alcool et grossesse

• Une consommation excessive d’alcool augmente le risque de stérilité.

• Pendant la grossesse, la consommation excessive d’alcool a des conséquences néfastes sur le déroulement de la grossesse ainsi que sur le fœtus
(car l’alcool passe directement du sang maternel au sang fœtal et est
très toxique sur les organes du fœtus en pleine formation).

• Des
consommations très élevées d’alcool entraînent un syndrome
d’alcoolisation fœtale, avec malformations particulières du visage,
troubles du comportement, retard de croissance, retard mental.

CATEGORIE : alcoologie